D’après le constat de plusieurs organisations non
gouvernementales, les exploitants forestiers bafouent la loi congolaise et
recourent à des mécanismes de blanchiment de leurs produits envie de l'exportation.
Certains possèdent des faux permis, d’autres utilisent le permis d’exploitation
artisanale pour l’exploitation industrielle.
Les contrats d’exploitation de la plupart de ces exploitants ont été
conclut pendant la période des guerres qui ont endeuillés les congolais, ou
pendant la transition politique qui a succédé la période des hostilités. Un
récent groupe de travail mis en place par le gouvernement a fait remarquer que
sur un total de 156 exploitants, seulement 29 œuvrent dans le respect minimum
de la loi et prescriptions de leur contrat. SIFORCO, par exemple, a excédé
12.000 m3 sur le volume de bois qui lui avait été autorisé. CFT a
abattu les arbres se trouvant 12 km en dehors de son aire d’exploitation permise.
La firme libanaise BBC n’a pas respecté son cahier de charges vis-à-vis de la
population locale et a attribué illégalement une étendue de forêts ne lui
appartenant pas à SOEXFORCO.
L’exploitation de bois d’œuvre cause également d’importants dégâts sur
les écosystèmes forestiers du pays. Au regard de l’allure de cette
exploitation, certains experts notent que la RD Congo perdrait environ deux
tiers de ces forêts à l’horizon 2040. Outre son impact environnemental négatif,
l’exploitation du bois engendre aussi un manque à gagner énormes pour l’Etat
que pour les populations locales.
Au regard de ce qui précède, Greenpeace appelle le gouvernement
congolais à maintenir le moratoire concernant l’octroi des permis d’exploitation
aux industriels ; stopper l’octroi des permis d’exploitation artisanale
illégale et résilier le contrat de tous les exploitants œuvrant dans
l’illégalité ; faire appliquer la loi ; augmenter la transparence
dans la filière de l’exploitation du bois ; lutter contre la
corruption ; signer le décret sur la foresterie communautaire et s’assurer
que cela permet aux communautés de tirer profit de leurs forêts. Selon cette
organisation non gouvernementale, arriver à tous cela sécuriserait
l’exportation du bois vers les pays de l’union européenne, principaux
importateurs du bois, face au mécanisme FLEGT.