bienvenue

Bienvenue au blog des ONG de la grande Province Orientale, RD Congo

Translate

mercredi 26 juin 2013

Enseignement à distance : une première expérience à Kisangani

Quatre cours ont été dispensés à distance aux étudiants de l’Université de Kisangani, grâce à la vidéo conférence sur Skype. Depuis les Etats-Unis d’Amérique où il se trouvait, le professeur Fraternel Amuri a enseigné 210 étudiants se trouvant à Kisangani. Ces enseignements ont été rendus possibles grâce à l’appui technique et logistique de Tropenbos International RD Congo.

Après le succès de deux défenses de thèse de doctorat à distance en 2012 (la thèse du prof Fraternel Amuri et celui du professeur Salomon Mampeta), TBI RD Congo vient d’apporter un appui important à l’UNIKIS, en organisant 4 cours à distance. Ces cours ont été dispensés du 06 Mai au 05 juin 2013 aux étudiants de promotions suivantes : (1) deuxième licence/Relation international (grands problèmes politiques internationaux contemporains) ; (2) deuxième licence/science administrative (analyse des systèmes) ; (3) première licence/science politique (séminaire de science politique) ; (4) première licence/ Anthropologie (Anthropologie politique).

Ces expériences méritent d’être exploitées en vu de résoudre le problème de « mobilité des enseignants visiteurs » qui pèse sur les étudiants. Cette technologie peut également être utilisée pour l’organisation des conférences à distance avec d’autres universités du monde, pour permettre aux étudiants, quels que soient leurs lieux de résidence et leurs moyens, de participer aux débats et interagir avec d'autres étudiants du monde. Ce qui contribuera à l’amélioration de la qualité de l’enseignement dans les zones défavorisés.

Joseph Bolongo Bekondi

Vers la formalisation de la foresterie communautaire en RD Congo

Après différentes études réalisées sur la foresterie communautaire en RD Congo, les différentes parties prenantes (Ministère de l’Environnement Conservation de la Nature et Tourisme, TBI DR Congo, FAO, Projet Makala, …) se sont liguées pour produire un manuel rassemblant les connaissances et expériences pouvant servir pour la mise en œuvre de la foresterie communautaire en RD Congo. Ce document intitulé « Comprendre, développer et appliquer la foresterie communautaire en RD Congo », a été validé à Kinshasa, le 18 mai 2013.

Ce document de 113 pages, énonce les grands principes de mise en œuvre de la foresterie communautaire en RD Congo, notamment à ce qui concerne : (1) la gestion traditionnelle des forêts ; (2) l’expérience internationale de foresterie communautaire ; (3) la foresterie communautaire et autres processus d’aménagement multi-paysagers ; (4) la décentralisation face à la foresterie communautaire…
Le manuel vise à associer les communautés locales dans la gestion de leurs ressources, de manière à en tirer des bénéfices légitimes pour leur développement. Il se fait cependant que les textes pouvant établir les règles du jeu pour la mise en œuvre de la foresterie communautaire tarde à être promulgués. Ce qui constitue un frein  à ce processus.
Au regard de la lenteur observée au niveau national pour la mise en œuvre de la foresterie communautaire en RD Congo, les participants à l’atelier ont formulé des recommandations dont les principales sont:
  1. La promulgation de deux textes pouvant régir : (1) le mode d’attribution de concessions aux communautés locales et (2) les modalités de gestion des concessions communautaires;
  2.  La formation des parties prenantes et les communautés locales sur la Foresterie Communautaire ;
  3. L’insertion de cours de foresterie communautaire dans les programmes nationaux d’enseignement supérieur et universitaire...

 Joseph Bolongo Bekondi

Bois énergie : Quel avenir pour cette ressource en Afrique centrale ?

"Le bois constitue la principale source d'énergie domestique en Afrique centrale (90% de ménages en RD Congo), et continuera à l'être pour une période un peu plus longue. Ainsi il importe de bien gérer le secteur pour pérenniser la ressource". Ce constat a été fait à l'issu de la conférence sur la gestion des ressources bois énergie en Afrique centrale. La conférence a été organisée à Kinshasa (RD Congo) du 11 au 13 juin 2013 par le projet Makala, pour partager les expériences sur la ressource bois énergie dans la région.

Longtemps considéré comme énergie de pauvre, mauvaise pour la santé et l'environnement, le bois énergie mérite aujourd'hui une attention particulière à cause de la croissance démographique et de l'insuffisance d'autres sources d'énergie en Afrique centrale. Ainsi, la conférence a réunie des experts et décideurs œuvrant dans les domaines concernés par la problématique bois énergie. Les participants ont réfléchi sur l'avenir de cette ressource face à d'autres problèmes liés à l'environnement et la durabilité de la forêt.
Les participants vénus du Cameroun, de la République du Congo et de la RD Congo (plus ou moins 150 personnes), ont discuté autour de trois principaux thèmes : (1) les enjeux régionaux relatifs à la ressource bois énergie, (2) l'analyse de la filière et (3) l'aménagement des terroirs communautaires. Les participants ont également échangé sur les différentes techniques déjà expérimenté en Afrique, il s'agit de : l'expérience de CIRAD sur la régénération naturelle assistée (RNA) et celle du projet Makala sur la plantation des espèces en croissance rapide.
Tropenbos International (TBI) RD Congo a contribué dans cette activité avec deux posters : le premier a porté sur la relation entre l'exploitation artisanale de bois d'œuvre et la production decharbon de bois. Dans ce poster, Joseph Bolongo a démontré que " L’exploitation artisanale de bois et la production du charbon de bois sont complémentaires et permettent de rentabiliser les activités du point de vue socio-économique. En plus des revenus que les communautés locales tirent de l'exploitation artisanale de bois en termes de redevance coutumière et d'emploi, cette activité contribue également à l'augmentation de revenus des communautés locales par l'accroissement de la production de charbon de bois".
Dans le deuxième poster de TBI DR Congo, Freddy Maindo a parlé de la production de charbon de bois et la protection de forêt. Il ressort de ce poster que l'exploitation de charbon de bois contribue à la déforestation.
Au regard de forte demande de bois énergie et la dégradation des forêts qui en résulte, les participants ont exprimé différents vœux pour une gestion durable de bois énergie, entre autres, la formalisation de la filière bois énergie, l'accompagnement des communautés pour la reconstitution des espaces forestières, la promotion de l'agroforesterie…
Joseph Bolongo Bekondi

Pouvoir coutumier et exploitation artisanale de bois

Chefs Coutumiers/ terrotoire d'Isangi (Yabaondo) (Photog.:Samuel Begaa)
L’exploitation artisanale de bois d’œuvre génère des revenus à partir de la redevance coutumière versée aux populations locales (détenteurs des forets en vertu de la coutume) par les exploitants artisanaux. Il s’agit généralement des tôles, des motos, de l’argent en espèce et autres biens.  Ces biens sont gérés par les chefs locaux qui devraient les affecter à l’intérêt communautaire. Il se fait cependant, que le mode de gestion de ces biens par les chefs locaux ne favorise pas l’émergence d’une dynamique de développement local.

Il ressort d’une étude menée par TBI DR Congo que La gouvernance locale en Province Orientale/ RD Congo, se caractérise par la prédominance de l’intérêt privé au détriment de l’intérêt communautaire : les chefs locaux s’approprient les revenus issus de l’exploitation forestière artisanale. Le résultat de cette étude a été au centre d’une conférence scientifique organisée par TBI RD Congo le 06 février 2013 à la Faculté des Sciences de l’Université de Kisangani. Cette conférence a été animée par le chercheur Billy Kakelengwa, consultant TBI, qui a réalisé la dite étude.  

Le résultat de cette étude démontre que les communautés locales n’arrivent pas à revendiquer leurs droits, compte tenu du caractère sacro-saint du pouvoir coutumier qui protège les chefs contre les contestations. Le fait que les autorités locales ne sont pas élues les épargne de la sanction qui proviendrait des urnes. Ainsi elles s’arrogent le droit d’utiliser les biens communautaires pour leurs propres intérêts sans aucune obligation de rendre compte à la communauté.

Cette situation est à la base des tensions qui s’observent au sein des communautés et constitue un blocage pour le développement local. A l’issu de cette conférence, les participants ont fait des recommandations aux ONG afin d’organiser des campagnes de formation et de sensibilisation des chefs locaux et les communautés locales sur la gouvernance des ressources communautaires et la participation de tous à la gestion de la cité. 

Joseph Bolongo Bekondi

samedi 15 juin 2013

L’exploitation artisanale de bois d’œuvre et la production de charbon de bois (Makala) dans l’hinterland de Kisangani /Province Orientale RD Congo

Contexte

Le charbon de bois et le bois de chauffe constituent la principale source d’énergie utilisée par les ménages dans la ville de Kisangani et ses environs (90 ménages selon l’étude menée par le projet Makala en 2011). Avant la recrudescence de l’exploitation artisanale de bois d’œuvre, ces ressources (charbon de bois et bois de chauffe) étaient exploitées par des techniques rudimentaires dont les principaux matériels utilisés étaient la hache, la scie de long, la manchette et la bêche. Avec ces outils, le travail de charbon de bois nécessitait l’intervention de plusieurs personnes à toutes les étapes du processus de transformation pendant une période un peu plus longue.

La recrudescence de l’exploitation artisanale de bois d’œuvre a apporté un nouvel outil dans la chaîne de production de charbon de bois et du bois de chauffe : il s’agit de la tronçonneuse. Des observations faites sur terrain lors des différentes études menées par Tropenbos International (sur la gestion des ressources naturelles et l'exploitation artisanale de bois), renseignent que la présence de cet outil rapproche ces trois activités (production de bois d’œuvre, production de charbon de bois et production de bois de chauffe). Ce rapprochement produit des effets dans tous les camps.

Pour la production de charbon de bois (qui est concernée par cette communication) on peut retenir l’augmentation de production, la diminution de nombre d’intervenant dans le processus de fabrication et la réduction de la période de fabrication de charbon de bois. Tandis que pour l’exploitation artisanale de bois d’œuvre, on retiendra l’acceptation de l’exploitant artisanal de bois d’œuvre par la communauté locale, la motivation de la main d’œuvre et l’augmentation du coût de production.

Effets de l’exploitation artisanale de bois d’œuvre sur la production de charbon de bois

  • Augmentation de production : l’utilisation de la tronçonneuse introduite dans le milieu rural par l’exploitant artisanal de bois d’œuvre, facilite l’abattage et le tronçonnage des gros arbres dont le rendement peut aller au-delà de 50 sacs de charbon de bois par four. Les branches et les déchets abandonnés par les exploitants artisanaux de bois d’œuvre sont également utilisés pour la production de charbon. Les chantiers d'exploitation artisanale de bois, aussi tôt terminés, sont transformés en chantier de production de charbon de bois;
  • Réduction de nombre d’intervenant : le tronçonnage d’un arbre d’au moins 80 cm de diamètre et 15 m de long, avec la scie de long, peut se réaliser avec environ 15 personnes. Ce travail se réalise en deux tâches : la première tâche qui consiste à tronçonner le tronc, peut nécessiter environ trois scies de long et 10 personnes. La deuxième tâche et le tronçonnage des branches qui peut se faire à l'aide d'environ 2 scies et 5 personnes. Alors qu’avec la tronçonneuse, le même arbre est morcelé par deux personnes (machiniste et son aide);
  • Réduction de la période de fabrication : pour notre arbre de 80 cm de diamètre et 15 m de long, le tronçonnage peut se faire dans une semaine si le producteur a recruté une main d’œuvre. Et presque un mois si les producteurs de charbon de bois sont organisés dans un système de « tontine » (consistant à travailler pour chaque membre du groupe à tour de rôle). Alors qu’avec la tronçonneuse, deux à quatre heures suffisent.

Effets de la production de charbon de bois sur l’exploitation artisanale de bois d’œuvre

  • Acceptation de l’exploitant artisanal de bois d’œuvre par la communauté locale : la promesse d’appuyer les activités de production du charbon de bois et l’un des arguments utilisé par les exploitants artisanaux de bois pour se faire accepter par les communautés locales ;
  • Motivation de la main d’œuvre locale : en plus de rémunération qu’ils reçoivent des exploitants artisanaux, les jeunes utilisés pour la manutention, l'évacuation et d’autres travaux liés à l’exploitation artisanale de bois (ouverture de sentier, fabrication de radeau…), profitent également des relations qu’ils tissent avec les exploitants et les machinistes pour réaliser leurs travaux de production du charbon de bois. Certains conviennent avec les exploitants de compenser leurs tâches par des travaux d'abattage ou de tronçonnage de bois pour la fabrication de charbon.
  • Augmentation du coût de production : à l’absence des exploitants (patron), les machinistes négocient avec certains membres de communauté pour abattre et tronçonner des arbres pour la fabrication de charbon de bois. Cela a des impacts tant sur l’amortissement des machines que sur la consommation du carburant.

Conclusion

L’exploitation artisanale de bois et la production du charbon de bois sont complémentaires et permettent de rentabiliser les activités du point de vue socio-économique. En plus des revenus que les communautés locales tirent de l'exploitation artisanale de bois en termes de redevance coutumière et d'emploi, cette activité contribue également à l'augmentation de revenus des communautés locales par l'accroissement de la production de charbon de bois.
                                                                                                                                        Joseph Bolongo Bekondi