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lundi 25 novembre 2013

La Convoitise de terres rurales par les citadins menace la mise en œuvre de la foresterie communautaire

L'investissement de citadins dans les zones rurales pourrait être une opportunité pour le développement de ces régions, mais il menace en effet le développement car il réduit considérablement les forêts coutumières des communautés locales. Par conséquent, la foresterie communautaire est en danger : si rien n'est fait pour arrêter cette tendance, il n'y aura pas plus de forêts pour les populations locales et, par conséquent, pas de foresterie communautaire. C'est le point de vu que Tropenbos Internation (TBI) RD Congo a partagé avec les participants au 7e forum sur la gouvernance forestière en Afrique, qui s'est tenue à Kinshasa / RD Congo du 29 au 30 Septembre 2013. Ce forum a été organisé par TheIDLgroup en collaboration avec TBI RD Congo, RRN et le ministère en charge de l'environnement. 


Selon une étude réalisée par Tropenbos Internation (TBI) RD Congo en partenariat avec RRI , les citadins achètent de plus en plus des terres dans les milieux périurbains (autour de Kisangani) . Ces terres sont principalement destinées à l'agriculture, mais l'impact en termes d'amélioration du bien-être local est très faible. La pauvreté continue de persister, la sécurité alimentaire n'est pas assurée, etc. Au-delà de cette acquisition de terres par les citadins, le gouvernement octroi également des concessions forestières et minières aux entreprises. Au regard de l'ampleur de l'occupation des espaces fonciers et forestiers par des particuliers en RD Congo, TBI RD Congo a voulu attirer l'attention des parties prenantes sur l'importance des espaces vitales communautaires en perspective de la foresterie communautaire.
Au cours de ce forum qui se tient une fois par an et qui a pour but de créer un espace régional d’échanges d’informations et d’analyse sur les questions liées à la gouvernance forestière, les parties prenantes ont échangés sur des thèmes relatifs à l'évolution du processus APV-FLEGT, la gouvernance forestière et la conversion des forêts pour des fins agricoles en Afrique.
Les discussions ont tournées autours des questions liées à l'appropriation du processus APV-FLEGT par toutes les parties prenantes ; la faiblesse des Etats africains pour la mise en œuvre des cadres légaux adéquats ainsi que l'absence de volonté politique des dirigeants ; l'accaparement des espaces vitaux des communautés locales (octroi des concessions, création des aires protégées)…
A l'issus de ces assises, les participants ont formulé des recommandations dont les principales ont porté sur le renforcement des capacités des services étatiques;    l'implication de toutes les parties prenantes dans la mise en œuvre de l’APV FLEGT; le renforcement de la gestion participative des forêts; la valorisation des compétences nationales… 


En plus de la présentation faite par Papy Bambu (chercheur TBI RD Congo)sur "la foresterie communautaire face à la ruée des citadins vers les terres rurales dans la région de Kisangani",  Tropenbos International RD Congo a contribué également dans cette activité par la facilitation de la session sur " le Systèmes de vérification de la légalité" assurée par Alphonse Maindo, Directeur du programme TBI RD Congo.
Joseph Bolongo

dimanche 13 octobre 2013

Foresterie communautaire : une opportunité pour réduire la pauvreté et garantir la gestion durable des forêts en RD Congo

"La foresterie communautaire peut être une opportunité pour améliorer les conditions socioéconomiques des communautés locales et garantir la gestion durable des forêts, si elle se fonde sur les principes de la bonne gouvernance (la participation, la responsabilité/redevabilité, l'efficacité, la transparence et la cohérence)".  

C'est en ces termes que le professeur Alphonse Maindo, le directeur de programme Tropenbos International RD Congo, a clôturé sa présentation sur la "Gouvernance des forêts communautaires". Cette présentation a été faite au cours de l'atelier organisé par le ministère national de l'environnement conservation de la nature et tourisme, du 01er au 02 octobre 2013 à Kisangani.
L'objectif de cet atelier était de sensibiliser les autorités politico-administratives et organisations de la société civile sur l'évolution du processus de mise en œuvre de la foresterie communautaire en RD Congo.
Au cours de sa présentation, le professeur Alphonse Maindo a démontré que la foresterie communautaire est une ancienne pratique qui nécessite une gestion moderne. Depuis la nuit de temps, les communautés ont toujours géré de manière collective leurs forêts. L'élément nouveau dans ce processus est donc la gestion moderne des forêts qui sous-tend la bonne gouvernance.
Outre la question de la gouvernance, plusieurs autres thèmes ont été développés sur des questions relatives à la réglementation forestière ; l'intégration des groupes minoritaires et marginalisés (peuples autochtones, femmes…) dans la gestion forestière ; l'affectation des terres (cartographie participative) ainsi que les rôles de différents acteurs dans ce processus.
A l'issus des échanges entre les participants les observations suivantes ont été faites :
·        Le retard de promulgation des textes pouvant régir l'attribution et la gestion des concessions des communautés locales constitue le blocage de mise en œuvre de la foresterie communautaire en RD Congo ;
·    Les réclamations concurrentes des droits sur des espaces contigus (superposition des droits) et l'absence de la cartographie participative pour définir les droits et les usages des communautés sur les espaces coutumières sont à la base des conflits qui déchires les communautés et pourra constituer un frein pour la mise en œuvre de la foresterie communautaire ;
·   Les coutumes ne favorisent pas l'implication de la femme dans la gestion forestière, malgré l'impact de ces activités sur la forêt ;
·        La faible capacité des communautés locales et manque de leadership pour gérer leurs forêts ;
 
Les participants ont formulé plusieurs recommandations pour la mise en œuvre de la foresterie communautaire en RD Congo, parmi les quelles :
  1. La promulgation de texte réglementaire pouvant régir l'attribution et la gestion des concessions des communautés locales ;
  2. La réalisation de la cartographie participative pour définir les affectations des terres selon les usages et les potentialités ;
  3. Le renforcement des capacités et accompagnement des communautés locales pour la gestion de leurs forêts ;
  4. L'intégration des groupes défavorisés (femmes et peuple autochtones) dans la gestion des biens communautaires…
Joseph Bolongo Bekondi

mercredi 11 septembre 2013

Renforcement des capacités des chercheurs sur la méthodologie de recherche scientifique

Après avoir décelé quelques faiblesses méthodologiques lors des recherches scientifiques, TBI RD Congo a organisé du 29 juillet au 3 août 2013, un atelier de formation sur les méthodes de recherche quantitatives et qualitatives. La formation a réuni trente-deux chercheurs venus de TBI et ses différents partenaires déterminés à améliorer la qualité de la recherche de terrain et des publications.
Sept point ont été développés au cours de cette formation:  (1) Identifier un problème et construire un objet de recherche autour de ce problème ; (2) Elaborer des outils de collecte des données qualitatives et quantitatives; (3) Encoder des données en vue de leur traitement et analyse; (4)Expliquer les faits observés; (5) Comprendre les phénomènes et les comportements observés; (6) Etablir des rationalités dans les faits, attitudes et phénomènes observés; (7) Rédiger un rapport de recherche. La formation a été animée par les professeurs Alphonse Maindo (Directeur de Programme TBI RD Congo) et Gaston Kimbwani.
Au cours de cette formation, les participants ont réalisé des travaux pratiques qui ont consisté à réaliser une enquête sur quelques acteurs de l'exploitation artisanale de bois (exploitants artisanaux, scieurs, transporteurs, vendeurs, menuisiers). Le premier exercice (sur la recherche quantitative) a consisté à les interroger sur le fonctionnement de leurs activités, l'incidence de l'activité sur l'acteur ainsi que ses perspectives d'avenir. Au cours du deuxième exercice (sur la recherche qualitative), les participants ont travaillé sur l'histoire de vie de certains de ces acteurs impliqués dans l'exploitation artisanale.
Ont participé à cette formation, trente-deux personnes provenant de différentes horizons: les chercheurs TBI RD Congo, les ONG, l'administration publique, l'Université de Kisangani et les établissements d'enseignement supérieur.

vendredi 5 juillet 2013

Blanchiment des bois illégaux en RD Congo

D’après le constat de plusieurs organisations non gouvernementales, les exploitants forestiers bafouent la loi congolaise et recourent à des mécanismes de blanchiment de leurs produits envie de l'exportation. Certains possèdent des faux permis, d’autres utilisent le permis d’exploitation artisanale pour l’exploitation industrielle. 

Les contrats d’exploitation de la plupart de ces exploitants ont été conclut pendant la période des guerres qui ont endeuillés les congolais, ou pendant la transition politique qui a succédé la période des hostilités. Un récent groupe de travail mis en place par le gouvernement a fait remarquer que sur un total de 156 exploitants, seulement 29 œuvrent dans le respect minimum de la loi et prescriptions de leur contrat. SIFORCO, par exemple, a excédé 12.000 m3 sur le volume de bois qui lui avait été autorisé. CFT a abattu les arbres se trouvant 12 km en dehors de son aire d’exploitation permise. La firme libanaise BBC n’a pas respecté son cahier de charges vis-à-vis de la population locale et a attribué illégalement une étendue de forêts ne lui appartenant pas à SOEXFORCO.
L’exploitation de bois d’œuvre cause également d’importants dégâts sur les écosystèmes forestiers du pays. Au regard de l’allure de cette exploitation, certains experts notent que la RD Congo perdrait environ deux tiers de ces forêts à l’horizon 2040. Outre son impact environnemental négatif, l’exploitation du bois engendre aussi un manque à gagner énormes pour l’Etat que pour les populations locales.
Au regard de ce qui précède, Greenpeace appelle le gouvernement congolais à maintenir le moratoire concernant l’octroi des permis d’exploitation aux industriels ; stopper l’octroi des permis d’exploitation artisanale illégale et résilier le contrat de tous les exploitants œuvrant dans l’illégalité ; faire appliquer la loi ; augmenter la transparence dans la filière de l’exploitation du bois ; lutter contre la corruption ; signer le décret sur la foresterie communautaire et s’assurer que cela permet aux communautés de tirer profit de leurs forêts. Selon cette organisation non gouvernementale, arriver à tous cela sécuriserait l’exportation du bois vers les pays de l’union européenne, principaux importateurs du bois, face au mécanisme FLEGT.

jeudi 4 juillet 2013

Ensemble pour sauver les grands singes à l’Est de la RD Congo

Les partenaires et parties prenantes du développement durable et de conservation de la nature, ont signé un acte d’engagement pour soutenir le Plan d’Action de Conservation (CAP) des grands singes à l’Est de la RD Congo. La signature de cet acte a eu lieu à Kisangani, le 19 juin 2013, à l’issus de l’atelier organisé pour cette fin par le ministère provincial en charge de l’environnement.
 Les chimpanzés et les gorilles de Grauer de l’Est de la RD Congo sont victimes de plusieurs menaces pouvant occasionner la disparition de ces espèces. Ce qui a poussé the Jane Goodall Institute en collaboration avec le Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme et l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) à développer un plan d’action pour la conservation des grands singes de l’Est de la RD Congo.
Ce plan a été présenté aux parties prenantes composées des autorités politico-administratives et services étatiques ainsi que les acteurs de la société civile. Le but principal de ce plan est d’identifier les menaces critiques sur les gorilles et les chimpanzés ainsi que sur leurs habitats et de développer des stratégies de conservation en réponse à ces menaces. Les principales menaces identifiées par le CAP sont : la chasse, le commerce illégal de viande de brousse, la dégradation de l’habitat, la déforestation, le commerce de chimpanzés et gorilles vivants, la transmission des maladies (d’origine humaine).
La croissance démographique, la demande de terres agricoles, l’exploitation des ressources forestières et minières ont été épinglées comme principales causes de menaces qui pèsent sur les grands singes à l’Est de la RD Congo. Pour y remédier, le CAP prévoit plusieurs stratégies, entre autres, les campagnes de sensibilisation publique, l’implication des communautés locales dans la conservation, la promotion d’activités alternatives à la chasse, la planification de l’utilisation des terres, le renforcement des capacités des agents affectés dans les aires protégées, l’application des lois relatives aux aires protégées…
Le plan de conservation concerne une vaste région de 268.814 km2 à l’Est de la RD Congo. Cette zone est limitée au Nord par les rivières Lindi et Ituri, à l’Ouest par le fleuve Congo et à l’Est par la frontière avec le Rwanda. Au Sud, le paysage inclut le territoire de Kalemie entre Luama-Kivu et le lac Tankanyika et s’étend jusqu’aux provinces du Maniema et du Katanga.
Au cours de cet atelier, les participants ont souligné la complicité des hommes en uniforme avec les braconniers et le rôle de la femme dans la gestion des ressources naturelles. Ainsi ils ont formulé des recommandations pour l’implication de la femme dans toutes les stratégies de conservation et une bonne prise en charge de l’armée et de la police.
Joseph Bolongo Bekondi

mercredi 26 juin 2013

Enseignement à distance : une première expérience à Kisangani

Quatre cours ont été dispensés à distance aux étudiants de l’Université de Kisangani, grâce à la vidéo conférence sur Skype. Depuis les Etats-Unis d’Amérique où il se trouvait, le professeur Fraternel Amuri a enseigné 210 étudiants se trouvant à Kisangani. Ces enseignements ont été rendus possibles grâce à l’appui technique et logistique de Tropenbos International RD Congo.

Après le succès de deux défenses de thèse de doctorat à distance en 2012 (la thèse du prof Fraternel Amuri et celui du professeur Salomon Mampeta), TBI RD Congo vient d’apporter un appui important à l’UNIKIS, en organisant 4 cours à distance. Ces cours ont été dispensés du 06 Mai au 05 juin 2013 aux étudiants de promotions suivantes : (1) deuxième licence/Relation international (grands problèmes politiques internationaux contemporains) ; (2) deuxième licence/science administrative (analyse des systèmes) ; (3) première licence/science politique (séminaire de science politique) ; (4) première licence/ Anthropologie (Anthropologie politique).

Ces expériences méritent d’être exploitées en vu de résoudre le problème de « mobilité des enseignants visiteurs » qui pèse sur les étudiants. Cette technologie peut également être utilisée pour l’organisation des conférences à distance avec d’autres universités du monde, pour permettre aux étudiants, quels que soient leurs lieux de résidence et leurs moyens, de participer aux débats et interagir avec d'autres étudiants du monde. Ce qui contribuera à l’amélioration de la qualité de l’enseignement dans les zones défavorisés.

Joseph Bolongo Bekondi

Vers la formalisation de la foresterie communautaire en RD Congo

Après différentes études réalisées sur la foresterie communautaire en RD Congo, les différentes parties prenantes (Ministère de l’Environnement Conservation de la Nature et Tourisme, TBI DR Congo, FAO, Projet Makala, …) se sont liguées pour produire un manuel rassemblant les connaissances et expériences pouvant servir pour la mise en œuvre de la foresterie communautaire en RD Congo. Ce document intitulé « Comprendre, développer et appliquer la foresterie communautaire en RD Congo », a été validé à Kinshasa, le 18 mai 2013.

Ce document de 113 pages, énonce les grands principes de mise en œuvre de la foresterie communautaire en RD Congo, notamment à ce qui concerne : (1) la gestion traditionnelle des forêts ; (2) l’expérience internationale de foresterie communautaire ; (3) la foresterie communautaire et autres processus d’aménagement multi-paysagers ; (4) la décentralisation face à la foresterie communautaire…
Le manuel vise à associer les communautés locales dans la gestion de leurs ressources, de manière à en tirer des bénéfices légitimes pour leur développement. Il se fait cependant que les textes pouvant établir les règles du jeu pour la mise en œuvre de la foresterie communautaire tarde à être promulgués. Ce qui constitue un frein  à ce processus.
Au regard de la lenteur observée au niveau national pour la mise en œuvre de la foresterie communautaire en RD Congo, les participants à l’atelier ont formulé des recommandations dont les principales sont:
  1. La promulgation de deux textes pouvant régir : (1) le mode d’attribution de concessions aux communautés locales et (2) les modalités de gestion des concessions communautaires;
  2.  La formation des parties prenantes et les communautés locales sur la Foresterie Communautaire ;
  3. L’insertion de cours de foresterie communautaire dans les programmes nationaux d’enseignement supérieur et universitaire...

 Joseph Bolongo Bekondi

Bois énergie : Quel avenir pour cette ressource en Afrique centrale ?

"Le bois constitue la principale source d'énergie domestique en Afrique centrale (90% de ménages en RD Congo), et continuera à l'être pour une période un peu plus longue. Ainsi il importe de bien gérer le secteur pour pérenniser la ressource". Ce constat a été fait à l'issu de la conférence sur la gestion des ressources bois énergie en Afrique centrale. La conférence a été organisée à Kinshasa (RD Congo) du 11 au 13 juin 2013 par le projet Makala, pour partager les expériences sur la ressource bois énergie dans la région.

Longtemps considéré comme énergie de pauvre, mauvaise pour la santé et l'environnement, le bois énergie mérite aujourd'hui une attention particulière à cause de la croissance démographique et de l'insuffisance d'autres sources d'énergie en Afrique centrale. Ainsi, la conférence a réunie des experts et décideurs œuvrant dans les domaines concernés par la problématique bois énergie. Les participants ont réfléchi sur l'avenir de cette ressource face à d'autres problèmes liés à l'environnement et la durabilité de la forêt.
Les participants vénus du Cameroun, de la République du Congo et de la RD Congo (plus ou moins 150 personnes), ont discuté autour de trois principaux thèmes : (1) les enjeux régionaux relatifs à la ressource bois énergie, (2) l'analyse de la filière et (3) l'aménagement des terroirs communautaires. Les participants ont également échangé sur les différentes techniques déjà expérimenté en Afrique, il s'agit de : l'expérience de CIRAD sur la régénération naturelle assistée (RNA) et celle du projet Makala sur la plantation des espèces en croissance rapide.
Tropenbos International (TBI) RD Congo a contribué dans cette activité avec deux posters : le premier a porté sur la relation entre l'exploitation artisanale de bois d'œuvre et la production decharbon de bois. Dans ce poster, Joseph Bolongo a démontré que " L’exploitation artisanale de bois et la production du charbon de bois sont complémentaires et permettent de rentabiliser les activités du point de vue socio-économique. En plus des revenus que les communautés locales tirent de l'exploitation artisanale de bois en termes de redevance coutumière et d'emploi, cette activité contribue également à l'augmentation de revenus des communautés locales par l'accroissement de la production de charbon de bois".
Dans le deuxième poster de TBI DR Congo, Freddy Maindo a parlé de la production de charbon de bois et la protection de forêt. Il ressort de ce poster que l'exploitation de charbon de bois contribue à la déforestation.
Au regard de forte demande de bois énergie et la dégradation des forêts qui en résulte, les participants ont exprimé différents vœux pour une gestion durable de bois énergie, entre autres, la formalisation de la filière bois énergie, l'accompagnement des communautés pour la reconstitution des espaces forestières, la promotion de l'agroforesterie…
Joseph Bolongo Bekondi

Pouvoir coutumier et exploitation artisanale de bois

Chefs Coutumiers/ terrotoire d'Isangi (Yabaondo) (Photog.:Samuel Begaa)
L’exploitation artisanale de bois d’œuvre génère des revenus à partir de la redevance coutumière versée aux populations locales (détenteurs des forets en vertu de la coutume) par les exploitants artisanaux. Il s’agit généralement des tôles, des motos, de l’argent en espèce et autres biens.  Ces biens sont gérés par les chefs locaux qui devraient les affecter à l’intérêt communautaire. Il se fait cependant, que le mode de gestion de ces biens par les chefs locaux ne favorise pas l’émergence d’une dynamique de développement local.

Il ressort d’une étude menée par TBI DR Congo que La gouvernance locale en Province Orientale/ RD Congo, se caractérise par la prédominance de l’intérêt privé au détriment de l’intérêt communautaire : les chefs locaux s’approprient les revenus issus de l’exploitation forestière artisanale. Le résultat de cette étude a été au centre d’une conférence scientifique organisée par TBI RD Congo le 06 février 2013 à la Faculté des Sciences de l’Université de Kisangani. Cette conférence a été animée par le chercheur Billy Kakelengwa, consultant TBI, qui a réalisé la dite étude.  

Le résultat de cette étude démontre que les communautés locales n’arrivent pas à revendiquer leurs droits, compte tenu du caractère sacro-saint du pouvoir coutumier qui protège les chefs contre les contestations. Le fait que les autorités locales ne sont pas élues les épargne de la sanction qui proviendrait des urnes. Ainsi elles s’arrogent le droit d’utiliser les biens communautaires pour leurs propres intérêts sans aucune obligation de rendre compte à la communauté.

Cette situation est à la base des tensions qui s’observent au sein des communautés et constitue un blocage pour le développement local. A l’issu de cette conférence, les participants ont fait des recommandations aux ONG afin d’organiser des campagnes de formation et de sensibilisation des chefs locaux et les communautés locales sur la gouvernance des ressources communautaires et la participation de tous à la gestion de la cité. 

Joseph Bolongo Bekondi

samedi 15 juin 2013

L’exploitation artisanale de bois d’œuvre et la production de charbon de bois (Makala) dans l’hinterland de Kisangani /Province Orientale RD Congo

Contexte

Le charbon de bois et le bois de chauffe constituent la principale source d’énergie utilisée par les ménages dans la ville de Kisangani et ses environs (90 ménages selon l’étude menée par le projet Makala en 2011). Avant la recrudescence de l’exploitation artisanale de bois d’œuvre, ces ressources (charbon de bois et bois de chauffe) étaient exploitées par des techniques rudimentaires dont les principaux matériels utilisés étaient la hache, la scie de long, la manchette et la bêche. Avec ces outils, le travail de charbon de bois nécessitait l’intervention de plusieurs personnes à toutes les étapes du processus de transformation pendant une période un peu plus longue.

La recrudescence de l’exploitation artisanale de bois d’œuvre a apporté un nouvel outil dans la chaîne de production de charbon de bois et du bois de chauffe : il s’agit de la tronçonneuse. Des observations faites sur terrain lors des différentes études menées par Tropenbos International (sur la gestion des ressources naturelles et l'exploitation artisanale de bois), renseignent que la présence de cet outil rapproche ces trois activités (production de bois d’œuvre, production de charbon de bois et production de bois de chauffe). Ce rapprochement produit des effets dans tous les camps.

Pour la production de charbon de bois (qui est concernée par cette communication) on peut retenir l’augmentation de production, la diminution de nombre d’intervenant dans le processus de fabrication et la réduction de la période de fabrication de charbon de bois. Tandis que pour l’exploitation artisanale de bois d’œuvre, on retiendra l’acceptation de l’exploitant artisanal de bois d’œuvre par la communauté locale, la motivation de la main d’œuvre et l’augmentation du coût de production.

Effets de l’exploitation artisanale de bois d’œuvre sur la production de charbon de bois

  • Augmentation de production : l’utilisation de la tronçonneuse introduite dans le milieu rural par l’exploitant artisanal de bois d’œuvre, facilite l’abattage et le tronçonnage des gros arbres dont le rendement peut aller au-delà de 50 sacs de charbon de bois par four. Les branches et les déchets abandonnés par les exploitants artisanaux de bois d’œuvre sont également utilisés pour la production de charbon. Les chantiers d'exploitation artisanale de bois, aussi tôt terminés, sont transformés en chantier de production de charbon de bois;
  • Réduction de nombre d’intervenant : le tronçonnage d’un arbre d’au moins 80 cm de diamètre et 15 m de long, avec la scie de long, peut se réaliser avec environ 15 personnes. Ce travail se réalise en deux tâches : la première tâche qui consiste à tronçonner le tronc, peut nécessiter environ trois scies de long et 10 personnes. La deuxième tâche et le tronçonnage des branches qui peut se faire à l'aide d'environ 2 scies et 5 personnes. Alors qu’avec la tronçonneuse, le même arbre est morcelé par deux personnes (machiniste et son aide);
  • Réduction de la période de fabrication : pour notre arbre de 80 cm de diamètre et 15 m de long, le tronçonnage peut se faire dans une semaine si le producteur a recruté une main d’œuvre. Et presque un mois si les producteurs de charbon de bois sont organisés dans un système de « tontine » (consistant à travailler pour chaque membre du groupe à tour de rôle). Alors qu’avec la tronçonneuse, deux à quatre heures suffisent.

Effets de la production de charbon de bois sur l’exploitation artisanale de bois d’œuvre

  • Acceptation de l’exploitant artisanal de bois d’œuvre par la communauté locale : la promesse d’appuyer les activités de production du charbon de bois et l’un des arguments utilisé par les exploitants artisanaux de bois pour se faire accepter par les communautés locales ;
  • Motivation de la main d’œuvre locale : en plus de rémunération qu’ils reçoivent des exploitants artisanaux, les jeunes utilisés pour la manutention, l'évacuation et d’autres travaux liés à l’exploitation artisanale de bois (ouverture de sentier, fabrication de radeau…), profitent également des relations qu’ils tissent avec les exploitants et les machinistes pour réaliser leurs travaux de production du charbon de bois. Certains conviennent avec les exploitants de compenser leurs tâches par des travaux d'abattage ou de tronçonnage de bois pour la fabrication de charbon.
  • Augmentation du coût de production : à l’absence des exploitants (patron), les machinistes négocient avec certains membres de communauté pour abattre et tronçonner des arbres pour la fabrication de charbon de bois. Cela a des impacts tant sur l’amortissement des machines que sur la consommation du carburant.

Conclusion

L’exploitation artisanale de bois et la production du charbon de bois sont complémentaires et permettent de rentabiliser les activités du point de vue socio-économique. En plus des revenus que les communautés locales tirent de l'exploitation artisanale de bois en termes de redevance coutumière et d'emploi, cette activité contribue également à l'augmentation de revenus des communautés locales par l'accroissement de la production de charbon de bois.
                                                                                                                                        Joseph Bolongo Bekondi